24/12/2010

détournement / antipub

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

ZEUS

Zevs est considéré comme une des figures les plus importantes du mouvement actuel de street art français. Des trottoirs de la ville aux murs des galeries, il réagit aux signes urbains et aux codes de la consommation, interrogeant l’espace public, l’art et le rapport de l’art à la société de consommation.

Le travail de “liquidation” des logos s’enracine dans les Visual Attacks réalisées au début des années 2000. Un point rouge à la bombe entre les deux yeux du mannequin sur l’affiche, des filets de peinture rouge sang coulant sur son visage : les Visual Attacks détournaient et brouillaient la lecture commerciale de l’image. Zevs en avait alors évalué l’intérêt esthétique, émotionnel et critique. Le logotype est un média puissant, par son esthétique symbolique, son pouvoir d’analogon, immédiatement identifiable, rattaché à un produit et à un imaginaire précis.

Zevs s’attaque aussi au logo publicitaire dans l’espace public. Il commence par “liquider” la “virgule” de Nike, à Berlin, en 2005, et poursuit avec les logos de Coca-Cola ou de McDonald’s. Aujourd’hui, il s’intéresse aux logos des marques de luxe, qu’il reproduit pour les “liquider” en galerie. On aura compris le double sens de cette opération : en le rendant liquide, Zevs s’attaque visuellement à la fonction symbolique du logo.
En 2004, avec “La rue aux artistes”, il réalise une affiche, placardée à 300 exemplaires, reproduisant une lettre anonyme (l’ultime requête dans l’affaire du Visual Kidnapping) constituée d’éléments typographiques entièrement volés aux logos de la marque Lavazza.