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31/08/2010

Oulipo/

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

Ouvroir de littérature potentielle

L'OuLiPo est un groupe d'écrivains qui fut fondé en France, en 1960. Son nom est l'acronyme d'Ouvroir de littérature potentielle. Fondé d'abord pour venir en aide à Raymond Queneau dans la rédaction de ses Cent mille milliards de poèmes, l'OuLiPo se mit bientôt à utiliser des contraintes littéraires du passé (comme le lipogramme) et en en inventer de nouvelles. En travaillant sur le matériel du texte, sur des «patrons» d'écriture, il est possible de rendre lisible une infinité de textes, potentiellement inscrits dans les contraintes littéraires utilisées.
http://www.oulipo.net/contraintes


Raymond Queneau
est un des membres fondateurs de l'OuLiPo. Son entreprise d'écrire cent mille milliards de poèmes est en partie à la base de la fondation de l'ouvroir. En résumé, ce travail d'écriture impliquait la composition de 10 sonnets dont tous les vers pouvaient se recombiner entre eux (à l'intérieur du même sonnet ou avec ceux des 9 autres). D'autres oeuvres très connues de cet auteur sont Zazie dans le métro (1959) et Exercices de styles (1947 et 1963).

fluxus

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

happening & performance

Les artistes du mouvement Fluxus s’inspirent entre autres du happening inventé par Allan Kaprow en 1958. Lui-même insufflé par le musicien et compositeur John Cage, il est une manifestation collective sollicitant le public et dans laquelle le processus est roi. Plusieurs événements sans liens apparents se déroulent dans un même espace-temps. Public, musicien, danseur, plasticien, etc. se mêlent dans une joyeuse cacophonie pour une durée indéterminée. Pour Kaprow, le happening (événement en train de se faire) se veut une critique du savoir-faire et de la permanence de l'oeuvre d’art. Il est une forme d’art aléatoire et éphémère, spontané et dépourvu d’intrigue. Il permet de confondre « l’expérience vraie avec l’expérience esthétique » dans le but de rendre cette dernière problématique.

FLUXFILM ANTHOLOGY
Films by Nam June Paik, Dick Higgins, George Maciunas, Chieko Shiomi, John Cavanaugh, James Riddle, Yoko Ono, George Brecht, Robert Watts, Pieter Vanderbiek, Joe Jones, Eric Anderson, Jeff Perkins, Wolf Vostell, Albert Fine, George Landow, Paul Sharits, John Cale, Peter Kennedy, Mike Parr, Ben Vautier. 16mm, b/w & color, 120 minutes, 1962-1970.

art aléatoire

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011
 
Voici quelques exemples d'œuvres d'artistes peintre abstrait, utilisant les notions de hasard, d'aléatoire dans leurs processus de création.



Kurt Schwiters
À partir de 1918, Schwiters compose des toiles abstraites en agençant  des objets de rebut glanés dans la ville: morceaux d’affiches, tickets  de tramways, journaux déchirés, chiffons, couvercles de boîtes de  conserve. Ces collages d’objets hétéroclites ne sont pas une réponse  ironique aux collages cubistes de Braque et de Picasso. Au lieu  d’analyser des contraintes formelles pures, Schwitters veut transformer  la réalité artistique et le statut du créateur, démontrant, par le choix  aléatoire de matériaux non nobles, que «tout ce qu’un artiste crache  c’est de l’art». Cette guerre contre le bon goût traditionnel n’empêche  pas une grande invention formelle et technique dans la composition de  ces tableaux objets. Afin d’échapper aux classifications du monde de  l’art, Schwitters invente le mot «Merz» (découpe arbitraire du mot  Kommerzbank) qui définit, dès lors, tous les chantiers de son activité :  peintures, sculptures, poèmes, affiches, livres. Il y publie des  poèmes, travaillant en novateur la typographie et la mise en pages. Il  compose également des poèmes phonétiques aboutissant à l’Ursonate, une  sonate de sons primitifs fondés sur la répétition incongrue de phonèmes.
Rectangles selon les lois du hasard, 1916
Jean Arp
En 1916 et 1917, Jean Arp, peintre et sculpteur dadaïste a réalisé plusieurs oeuvres basées essentiellement sur le hasard. Il s’agit d’une série de collages où des formes géométriques se retrouvent entassées ou même empilées selon une méthode aléatoire. Dans Rectangles selon les lois du hasard, Arp a tiré au sort plusieurs morceaux de papier et les a disposés au hasard sur sa toile, créant ainsi un effet désordonné.


Jackson Pollock
est la figure majeure de l’action painting (repose sur l’action de peindre, le mouvement et le geste quasi-aléatoire de l’artiste). Il utilise notamment le dripping, technique toute spécifique à l’artiste, consistant à faire couler de la peinture sur la toile, posée à même le sol, de façon aléatoire, avec des bouts de ficelle ou des pots de peinture aux fonds percés.


Vera Molnar
Initiatrice de l’art informatique en France, Véra Molnar va mettre à profit la rapidité et la puissance combinatoire de la machine pour programmer des séries d’images dont seront, sinon évacués, du moins minimalisés et neutralisés les attributs liés à l’aura de l’artiste-démiurge (trace de subjectivité). Le geste artistique est programmé ou s'initie une dose de hasard, introduite dans les structures formelles bien ordonnées de l’abstraction géométrique (1% de désordre, 1976).
François Morellet
Il cherche aussi à évacuer de ses œuvres toute trace de subjectivité. Ses travaux abstraits ne semblent dépendre que de "systèmes" combinatoires. Les lignes et les courbes, pour se multiplier, obéissent à des " décisions" mathématiques. Il s'intéresse aussi au dialogue possible entre l’architecture et l’œuvre d’art. «Ce qui m’intéresse à l’heure actuelle serait plutôt une désintégration architecturale. C'est-à-dire trouver un autre rythme que celui de l’architecture et jouer avec les interférences de ces deux rythmes. Mes interventions ne plaisent pas aux architectes en général parce qu’elles semblent ignorer leurs esthétiques et les structures de leurs constructions. C’est normal puisque l’œuvre même consiste en un combat de deux structures: la leur et la mienne.»

30/08/2010

L'ordinateur et le code comme médium de création

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

Les œuvres d'art générées à partir d'un logiciel sont le produit d'une pratique artistique, dont le médium est le code informatique, qui utilise des algorithmes mathématiques

pour produire quelque-chose (images, vidéos, textes, sons) automatiquement ou semi automatiquement. Ce qui est fondamental pour dire d’un art qu’il est génératif, c’est l’absence d’intervention de l’artiste au moment de la réalisation.
La programmation dynamique est utilisée
pour générer des formes complexes, mêlant l’interactivité à l’aléatoire. Généralement l'objectif d'un programme génératif est de produire des résultats différents à chaque fois qu'il est exécuté. Un tel programme peut être entièrement conçu de manière à fonctionner seul, de manière autonome et prévisible tandis que d'autres sont soumis aux actions d'un utilisateur.

Mondrian code
Mondrian composition , sous-titré « Composition avec jaune, bleu et rouge de Piet Mondrian revisité en JavaScript », est un programme qui génère une version aléatoire de l’œuvre originale de Mondrian datant de 1921, en fonction de quelques règles qui permettent d’assurer un résultat raisonnable de composition. En 2004, C.J. Yeh utilisait le même principe graphique pour visualiser un formulaire de données personnelles : taille, couleur des yeux et des cheveux, âge, revenus annuels, situation familiale… Hébergé par la plate-forme d’art numérique Rhizome, « myData = myMondrian » convertit les données d’un formulaire rempli par l’internaute en une composition unique, composant un Mondrian tout ce qu’il y a de plus personnalisé !

L'aléatoire dans l'art informatique est donc un « aléatoire programmé » qui donne une illusion de hasard. Mais pas une illusion de contrôle, l'artiste exprime ses idées à travers le code informatique mais il écrit également une expression possible de ce code informatique.

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simulation, hasard, aléatoire, geste, contrôle, mouvement, technique, création, abstrait, illusion,
impression, autonomie, générateur, langage...

Design By Numbers

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

« Si vous entendez recourir à l’aléatoire, vous devriez au moins en connaître l’origine »

John Maeda écrit dans son livre Design By Numbers. Si on veut travailler avec l’aléatoire, il faut être conscient que l’aléatoire produit par un ordinateur n’est pas de l’aléatoire véritable ! Donc, ces algorithmes dits chaotiques sont totalement prévisibles. 

« J’affirme que les artistes qui utilisent des générateurs de nombres aléatoires se doivent à eux-mêmes d’apprendre à connaître les propriétés des différents algorithmes générateurs aléatoire. »
http://www.maedastudio.com

william burroughs

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011
 
Le Cut Up est une pratique initié par William Burroughs à partir du début des années 60 qui consiste à créer un texte à partir d'autres fragments textuels de toutes origines (littérature, articles de presse, catalogues de vente par correspondance...), découpés de manière régulière et remontés selon une logique prédéfinie, afin de faire émerger l'implicite, l'inavoué des textes de départ.
Le "cut up" inspiré des pratiques dada et surréaliste met en évidence l'aspect chaotique du monde. La dimension aléatoire des informations est une métaphore d'un mécanisme abstrait qui produit des séquences sans "sens" a-priori.


the cut ups william burroughs antony balch 1966

John Cage

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

Water Walk (1952) explore la dimension musicale des sons avec des opérations de hasard et avec l’indétermination. Les compositions de John Cage sont conçues comme des musiques destinés à accueillir n'importe quel son qui arrive de manière imprévue dans la composition.

Cage prétendait que l'une des composantes les plus intéressantes en art était en fait ce facteur d'imprévisibilité où des éléments extérieurs s'intégraient à l'œuvre de manière accidentelle. À partir de cette époque (1953), il compose des musiques uniquement fondées sur le principe d'indétermination en utilisant la différentes méthodes de tirage aléatoire dont le Yi-king.

pratiques surréalistes & dadaïstes

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011
Le hasard comme révélateur de notre inconscient
 
Les artistes surréalistes ont introduit cette notion dans leur processus de création plaçant le hasard au cœur de leur travail afin de faire surgir « l'aléatoire » comme principe. 

Le cadavre exquis:
C’est le plus célèbre des jeux surréalistes. Pratiqué à partir de 1925, il consiste à composer des poèmes ou des dessins à plusieurs, chacun inscrivant un mot ou un motif sur un papier plié, à l’insu des autres participants. Les œuvres ainsi obtenues présentent des rapprochements inattendus, comme la phrase «le cadavre exquis boira le vin nouveau», à laquelle le jeu doit son nom.
ManRay, Yves tanguy, Joan Miro et Max Morrise - 1928

L’écriture automatique:
Inspirée de la psychanalyse, et surtout de la poésie d’Arthur Rimbaud et de Lautréamont, l’écriture automatique consiste à écrire si rapidement que la raison et les idées préconçues n’ont pas le temps d’exercer leur contrôle.

Collages:
Au sein du Surréalisme, le procédé du collage est surtout employé par Max Ernst. Dès 1919, il assemble des images issues de multiples domaines, dans le but de provoquer des rencontres insolites. À partir de 1929, il crée des romans-collages, séries d’images confectionnées à partir de gravures de la fin du 19e siècle ou de catalogues illustrés, et reliées entre elles par la simple répétition de motifs visuels. Le collage surréaliste suggère de nouvelles associations visuelles, poétiques et oniriques.

Décalcomanie:
Cette technique a été utilisée pour la première fois dans un cadre artistique par Oscar Dominguez en 1936. L’artiste presse une feuille blanche sur une autre feuille enduite de gouache noire, et répète l’opération, de manière à reporter plusieurs fois les taches de peintures. L’image qui en résulte permet à l’artiste de libérer son imagination en interprétant à sa guise les formes obtenues. (Test Rorschach)

Frottage:
Équivalent pictural de l’écriture automatique, le procédé du frottage a été découvert par Max Ernst à l’occasion d’un épisode précis de sa vie, en 1925. En fixant le plancher usé d’une auberge où il séjournait en Bretagne, il décide de relever l’empreinte de cette matière en frottant à la mine de plomb un papier posé sur les lattes de bois. Il étend ensuite ce procédé à d’autres textures et publie son premier recueil de frottages, Histoire naturelle, en 1926.

Fumage:
À partir de 1937, le peintre autrichien Wolfgang Paalen invente le procédé du fumage : il réalise des dessins tracés en promenant la flamme d’une bougie sur une feuille de papier. Plus tard, il applique cette technique à la peinture à l’huile. Il annonce ainsi les peintures de feu d’Yves Klein.

Grattage:
Inventé par Max Ernst en 1927 comme extension du frottage, le grattage est surtout pratiqué par Esteban Francès et juan Miro, peintres d’origines espagnoles et rallié au Surréalisme en 1937. Cette technique consiste à gratter à la lame de rasoir des couches superposées de peinture.

dada ne signifie rien


La légende voudrait que Tristan Tzara ait ouvert par hasard un dictionnaire et voilà : le mot dada tomba sous son œil. Possible version qui incarne, au-delà de sa véracité, toute la volonté dadaïste de produire à l'aide du hasard, de l’incongru et de l’humoristique. Tristan Tzara, Manifeste sur l'amour faible et l'amour amer, 1920.

Prenez un journal. 
Prenez des ciseaux. 
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur 
que vous comptez donner à votre poème. 
Découpez l'article. 
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article 
et mettez-les dans un sac. 
Agitez doucement.          
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre. 
Copiez consciencieusement dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Le poème vous ressemblera. 
Et vous voilà un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, 
encore qu'incomprise du vulgaire. 
 

25/08/2010

un coup de dés jamais n'abolira le hasard

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011


Robert Filiou, « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » 1984
Installation au sol de 5000 dés comportant sur ses 6 faces le nombre 1

Jacques de Panafieu
L'ordinateur et l'art. In: Communication et langages. N°2, 1969. pp. 29-36.
Le Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation
Cet article datant de 1969, envisage les rapports et les changements dans le processus créatif de l'avènement de l'ordinateur. Il pose les bases de réflexion des changements et des possibilités de combinaisons et de calculs qu'engendrent l'utilisation de ce nouveau média. Mais aussi la libre interprétation de façon aléatoire des données.


"...L'ère des ordinateurs n'ouvre pas forcément et uniquement sur un monde mécanisé, comptabilisé et prévisible à long terme. L'ordinateur appliqué à la création artistique réserve peut-être, dans un avenir plus ou moins éloigné, quelques surprises. L'introduction de la cybernétique dans le domaine de l'art, c'est, en effet, l'utilisation systématique du hasard dans le processus créatif. Le hasard n'est-il qu'une somme de facteurs inconnus ou mal connus ? Ou "un coup de dés jamais n'abolira le hasard" ? Quoi qu'il en soit, les réalisations artistiques par le moyen des ordinateurs sont
déjà nombreuses...