30/12/2010

le CENTQUATRE

ATELIER  DE CONCEPTION DE1  2010-2011

Ouvert à tous les arts, le CENTQUATRE est un ensemble architectural inédit où l’art sous toutes ses formes vient à la rencontre de tous les publics. L’ambition de réaliser un lieu de culture vivante du XXIe siècle, correspondant à une nouvelle génération d’équipements artistiques et culturels où le dialogue entre art, pratiques culturelles et territoires doit être permanent. Inscrit dans une démarche de renouvellement urbain, le CENTQUATRE vit en accord constant avec ces mutations, devenant alors un véritable acteur de dynamisme du quartier.
Contemporaine des grandes structures des gares du XIXe siècle et innovante en son temps par ses structures métalliques standardisées en fer et fonte moulée, l’architecture des pompes funèbres illustre à grande échelle les préoccupations sociales, nationalistes et hygiénistes de l’époque.
Le projet architectural a consisté à privilégier une approche conceptuelle guidée par la compréhension du site en prolongeant ou magnifiant la rationalité de l’organisation spatiale, la fluidité et la variété des espaces, la générosité de la lumière. Spatialité et pleine transversalité du site, séquences d’animation le long de la traversée centrale et transparences sur les espaces de fabrication sont les grands thèmes du projet.
le centquatre
atelier novembre-architecture







24/12/2010

détournement / antipub

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

ZEUS

Zevs est considéré comme une des figures les plus importantes du mouvement actuel de street art français. Des trottoirs de la ville aux murs des galeries, il réagit aux signes urbains et aux codes de la consommation, interrogeant l’espace public, l’art et le rapport de l’art à la société de consommation.

Le travail de “liquidation” des logos s’enracine dans les Visual Attacks réalisées au début des années 2000. Un point rouge à la bombe entre les deux yeux du mannequin sur l’affiche, des filets de peinture rouge sang coulant sur son visage : les Visual Attacks détournaient et brouillaient la lecture commerciale de l’image. Zevs en avait alors évalué l’intérêt esthétique, émotionnel et critique. Le logotype est un média puissant, par son esthétique symbolique, son pouvoir d’analogon, immédiatement identifiable, rattaché à un produit et à un imaginaire précis.

Zevs s’attaque aussi au logo publicitaire dans l’espace public. Il commence par “liquider” la “virgule” de Nike, à Berlin, en 2005, et poursuit avec les logos de Coca-Cola ou de McDonald’s. Aujourd’hui, il s’intéresse aux logos des marques de luxe, qu’il reproduit pour les “liquider” en galerie. On aura compris le double sens de cette opération : en le rendant liquide, Zevs s’attaque visuellement à la fonction symbolique du logo.
En 2004, avec “La rue aux artistes”, il réalise une affiche, placardée à 300 exemplaires, reproduisant une lettre anonyme (l’ultime requête dans l’affaire du Visual Kidnapping) constituée d’éléments typographiques entièrement volés aux logos de la marque Lavazza.

détournement de l'espace public

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

Sculptures urbaines 

Brad Downey  est un artiste allemand basé à Berlin, ses sculptures s'intègrent dans l'espace public de façon décalé créant un détournement des signes et des systèmes urbains. Ses projets sont des installations subversives éphémères qui “injectent” une dose de ludique dans le quotidien.

Ladder-Stick-Up, 2007 Aberdeen, Scotland

La Somme de L'Oxygène dans une Cabine Téléphonique, 2008

















 

Les Potobos, action organisée par Paris Label & Paul Kingleur et accompagnés par des artistes  associés. Elle consiste à détourner des potelets et des bite-anti-stationnement dans le but de se réaproprier l'espace public, et de questionner le territoire trottoir. Potobos est tout simplement le nom donné aux potelets transformés, remplaçant l'interdit par quelque chose de poétique et d'éphémère.

détournement & parodies / films « suédés » Fandub & Food footage

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011
 
Be Kind Rewind  
Michel Gondry  / 2008


 Le grand détournement - La Classe américaine  
Michel Hazanavicius /1993


Tones on tail - Go / 1984


23/12/2010

L'art du détournement comme provocation

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011
 

Malcolm McLaren:
Les grandes idées gagnent les esprits quand elles s’appliquent à exclure plutôt qu’à inclure. Cette approche est à l’opposé de la conception commune. “Ha ! J’ai une idée ! Vite, une agence de publicité, un chargé de relations publiques, un gestionnaire !  Il faut que je trouve une agence, il faut que je trouve de l’argent, il faut que j’en emprunte !“ On peut diffuser une idée en empruntant le chemin inverse, avec autant d’efficacité. Mais il faut que cette idée soit culturellement subversive pour que ce soit possible.  J’ai ouvert ma boutique avec quelques amis qui partageaient cette idée. Tous ceux qui entraient trouvaient que c’était un endroit magique parce que l’on n’essayait pas de vous vendre quelque chose.  Au contraire, on ne voulait rien vous vendre !
Dès que ces boutiques ont eu du succès, je les ai fermées. Aussitôt que les gens de Vogue sont entrés pour essayer d’arracher les vêtements des cintres pour les mettre en première page de leur magazine, je les ai jetés de la boutique ! Je ne voulais rien de tout ça ! Cette horrible publicité de la mode, je voulais une publicité anti-mode. Je voulais ce qu’il y a de plus trash. Et bien sûr, ce qui est à la fois amusant et horrible, plus c’était trash, plus cela plaisait à Vogue !

..." Je suis un produit des années soixante, formé à l’école des Beaux Arts. Mais la question que je me posais, c’était :  " Comment transporter l’art dans la rue, comment faire de la rue son terrain de jeu ? "
 " Tout ce qui était teinté d’optimisme dans les années soixante est apparu sous un jour pessimiste dans les années soixante dix. Sur les ruines de la culture des années soixante, à partir de ces débris, nous avons reconstruit autre chose qui contenait de la rage. La rage était notre moteur et c’est elle qui a produit les Sex Pistols."


il met en place avec génie, la furie et l'anarchie du mouvement punk. Il considère que l'anarchie et le refus de la société des punks sont  un formidable moteur à fric pour une jeunesse en attente d'autre chose que le refrain éculé du "peace and love". Seul l'impact est important pour se faire connaître et non ses idées.
C'est pourquoi il utilise la provocation-marketing. L'idée d'un marketing de la provocation va se mettre en place. C'est par la provocation que MacLaren va propulser les sex-pistols en moins d'un an au numero 1 des charts UK. "god save the queen", leurs premier single qu'il font la promotion le même jour que le jubliee de la reine l'affublant d'un épingle a nourrice. La provocation contre l'establishment et la dignité de la morale est a son comble. L'effet de bombe médiatique est réussi; les sex pistols vont faire la une de touts les journaux et vendre des millions d'album.

Jamie Reid


"Comme avec le dadaïsme, tout l’esthétique punk, que ce soit les vêtements ou le langage visuel, exploite les éléments de la vie quotidienne." Jamie Reid conçoit un nouveau langage graphique et invente la fameuse typo des pochettes des Pistols. Dada avait été contre l'art, les punks étaient contre le design. Utilisation de lettres découpés dans les journaux, des textes dactylographiés ou manuscrit
assemblés en collages pour créer un original qui était lithographié ou photocopié. C'est l'art de la rue et des slogans provocateur. L'art du détournement cher aux situationnistes.

La société du spectacle...

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011
   
Dans le décor spectaculaire ou 
le regard
ne rencontre que les choses 

et leurs prix,
rien ne manque
au confort de l'ennui!

Slogan: Raoul Vaneigem / collage: Guy Debord

   
René Viénet: la dialectique peut-elle casser des briques ?
1973

I.S / Guy Debord

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

Mode d'emploi du détournement

"...Tout peut servir. Il va de soi que l'on peut non seulement corriger une oeuvre ou intégrer divers fragments d'oeuvres périmées dans une nouvelle, mais encore changer le sens de ces fragments et truquer de toutes les manières que l'on jugera bonnes ce que les imbéciles s'obstinent à nommer des citations. De tels procédés parodiques ont été souvent employés pour obtenir des effets comiques. Mais le comique met en scène une contradiction à un état donné, posé comme existant. En la circonstance, l'état de choses littéraire nous paraissant presque aussi étranger que l'âge du renne, la contradiction ne nous fait pas rire. Il faut donc concevoir un stade parodique-sérieux où l'accumulation d'éléments détournés, loin de vouloir susciter l'indignation ou le rire en se référant à la notion d'une oeuvre originale, mais marquant au contraire notre indifférence pour un original vidé de sens et oublié, s'emploierait à rendre un certain sublime...
mis à part, les tendances au détournement que peut reconnaître une étude de l'expression contemporaine sont pour la plupart inconscientes ou occasionnelles; et, plus que dans la production esthétique finissante, c'est dans l'industrie publicitaire qu'il faudra en chercher les plus beaux exemples.

On peut d'abord définir deux catégories principales pour tous les éléments détournés, et sans discerner si leur mise en présence s'accompagne ou non de corrections introduites dans les originaux. Ce sont les détournements mineurs, et les détournements abusifs.

Le détournement mineur est le détournement d'un élément qui n'a pas d'importance propre et qui tire donc tout son sens de la mise en présence qu'on lui fait subir. Ainsi des coupures de presse, une phrase neutre, la photographie d'un sujet quelconque.

Le détournement abusif, dit aussi détournement de proposition prémonitoire, est au contraire celui dont un élément significatif en soi fait l'objet; élément qui tirera du nouveau rapprochement une portée différente. Un slogan de Saint-Just, une séquence d'Einsenstein par exemple.
Les oeuvres détournées d'une certaine envergure se trouveront donc le plus souvent constituées par une ou plusieurs séries de détournements abusifs-mineurs.

Plusieurs lois sur l'emploi du détournement se peuvent dès à présent établir.
C'est l'élément détourné le plus lointain qui concourt le plus vivement à l'impression d'ensemble, et non les éléments qui déterminent directement la nature de cette impression... Les déformations introduites dans les éléments détournés doivent tendre à se simplifier à l'extrême, la principale force d'un détournement étant fonction directe de sa reconnaissance, consciente ou trouble, par la mémoire. C'est bien connu. Notons seulement aussi cette utilisation de la mémoire implique un choix du public préalable à l'usage du détournement, ceci n'est qu'un cas particulier d'une loi générale qui régit aussi bien le détournement que tout autre mode d'action sur le monde. L'idée d'expression dans l'absolu est morte, et il ne survit momentanément qu'une singerie de cette pratique, tant que nos autres ennemis survivent.
Le détournement est d'autant moins opérant qu'il s'approche d'une réplique rationnelle. C'est le cas d'un assez grand nombre de maximes retouchées par Lautréamont. Plus le caractère rationnel de la réplique est apparent, plus elle se confond avec le banal esprit de répartie, pour lequel il s'agit également de faire servir les paroles de l'adversaire contre lui. Ceci n'est naturellement pas limité au langage parlé. C'est dans ceet ordre d'idées que nous eûmes à débattre le projet de quelques-uns de nos camarades visant à détourner une affiche antisoviétique de l'organisation fasciste "Paix et Liberté" - qui proclamait, avec vues de drapeaux occidentaux emmêlés, "l'union fait la force" - en y ajoutant la phrase "et les coalitions font la guerre".

Le détournement par simple retournement est toujours le plus immédiat et le moins efficace. Ce qui ne signifie pas qu'il ne puisse avoir un aspect progressif. Par exemple cette appellation pour une statue et un homme : "le Tigre dit Clemenceau". De même la messe noire oppose á la construcion d'une ambiance qui se fonde sur une métaphysique donnée, une construction d'ambiance dans le même cadre, en renversant les valeurs, conservées, de cette métaphysique.

Des quatre lois qui viennent d'être énoncées, la première est essentielle et s'applique universellement. Les trois autres ne valent pratiquement que pour des éléments abusifs détournés. Les premières conséquences apparentes d'une génération du détournement, outre les pouvoirs intrinsèques de propagande qu'il détient, seront la réappropriation d'une foule de mauvais livres; la participation massive d'écrivains ignorés; la différenciation toujours plus poussée des phrases ou des oeuvres plastiques qui se trouveront être à la mode; et surtout une facilité de la production dépassant de très loin, par la quantité, la variété et la qualité, l'écriture automatique d'ennuyeuse mémoire.

Non seulement le détournement conduit à la découverte de nouveaux aspects du talent, mais encore, se heurtant de front à toutes les conventions mondaines et juridiques, il ne peut manquer d'apparaître un puissant instrument culturel au service d'une lutte de classes bien comprise. Le bon marché de ses produits est la grosse artillerie avec laquelle on bat en brêche toutes les murailles de Chine de l'intelligence. Voici un réel moyen d'enseignement artistique prolétarien, la première ébauche d'un communisme littéraire.

Les propositions et les réalisations sur le terrain du détournement se multiplient à volonté. Limitons nous pour le moment à montrer quelques possibilités concrètes à partir des divers secteurs actuels de la communication, étant bien entendu que ces divisions n'ont de valeur qu'en fonction des techniques d'aujourd'hui, et tendent toutes à disparaître au profit de synthèses supérieures, avec les progrès de ces techniques.

Outre les diverses utilisations immédiates des phrases détournées dans les affiches, le disque ou l'émission radiophonique, les deux principales applications de la prose détournée sont l'écriture métagraphique et, dans une moindre mesure, le cadre romanesque habilement perverti.

L'écriture métagraphique, aussi arriéré que soit par ailleurs le cadre plastique où elle se situe matériellement, présente un plus riche débouché à la prose détournée, comme aux autres objets ou images qui conviennent. On peut en juger par le projet, datant de 1951 et abandonné faute de moyens financiers suffisants, qui envisageait l'arrangement d'un billard électrique de telle sorte que les jeux de ses lumières et le parcours plus ou moins prévisible de ses billes servissent à une interprétation métagraphique-spaciale qui s'intitulerait "des sensations thermiques et des désirs des gens qui passent devant les grilles du musée de Cluny, une heure environ après le coucher du soleil en novembre". Depuis, bien sûr, nous savons qu'un travail situationniste-analytique ne peut progresser scientifiquement par de telles voies. Les moyens cependant restent bons pour des buts moins ambitieux.

C'est évidemment dans le cadre cinématographique que le détournement peut atteindre à sa plus grande efficacité, et sans doute, pour ceux que la chose préoccupe, à sa plus grande beauté.
Les pouvoirs du cinéma sont si étendus, et l'absence de coordination de ces pouvoirs si flagrante, que presque tous les films qui dépassent la misérable moyenne peuvent alimenter des polémiques infinies entre divers spectateurs ou critiques professionnels. Ajoutons que seul le conformisme de ces gens les empêche de trouver des charmes aussi prenants et des défauts aussi criants dans les films de dernière catégorie. 

La lumière du détournement se propage en ligne droite. Dans la mesure où la nouvelle architecture semble devoir commencer par un stade expérimental baroque, le complexe architectural - que nous concevons comme la construction d'un milieu ambiant dynamique en liaison avec des styles de comportement - utilisera vraisemblablement le détournement des formes architecturales connues, et en tout cas tirera parti, plastiquement et émotionnellement, de toutes sortes d'objets détournés : des grues ou des échafaudages métalliques savamment disposés prenant avantageusement la relève d'une tradition sculpturale défunte. 

En étendant le détournement jusqu'aux réalisations de l'urbanisme, il ne serait sans doute indifférent à personne que l'on reconstituât minutieusement dans une ville tout un cartier d'une autre. L'existence, qui ne sera jamais trop déroutante, s'en verrait réellement embellie.
Les titres mêmes, comme on l'a déjà vu, sont un élément radical du détournement. Ce fait découle de deux constatations générales qui sont, d'une part, que tous les titres sont interchangeables, et d'autre part qu'ils ont une importance déterminante dans plusieurs disciplines. Tous les romans policiers de la "série noire" se ressemblent intensément, et le seul effort de renouvellement portant sur le titre suffit à leur conserver un public considérable. 

Dans la musique, un titre exerce toujours une grande influence, et rien ne justifie vraiment son choix. Il ne serait donc pas mauvais d'apporter une ultime correction au titre de la "Symphonie héroïque" en en faisant, par exemple, une "Symphonie Lénine". Le titre contribue fortement à détourner l'oeuvre, mais une réaction de l'oeuvre sur le titre est inévitable. De sorte que l'on peut faire un usage étendu de titres précis empruntés à des publications scientifiques ("Biologie littorale des mers tempérées") ou militaires ("Combats de nuit des petites unités d'infanterie") ; et même de beaucoup de phrases relevées dans les illustrés enfantins ("De merveilleux paysages s'offrent à la vue des navigateurs").
Pour finir, il nous faut citer brièvement quelques aspects de ce que nous nommerons l'ultra-détournement, c'est-à-dire les tendances du détournement à s'appliquer dans la vie sociale quotidienne. Les gestes et les mots peuvent être chargés d'autres sens, et l'ont été constamment à travers l'histoire, pour des raisons pratiques. Les sociétés secrètes de l'ancienne Chine disposaient d'un grand raffinement de signes de reconnaissance, englobant la plupart des attitudes mondaines (manière de disposer des tasses ; de boire ; citations de poèmes arrêtées à des moments convenus). Le besoin d'une langue secrète, de mots de passe, est inséparable d'une tendance au jeu. L'idée-limite est que n'importe quel signe, n'importe quel vocable, est susceptible d'être converti en autre chose, voire en son contraire. Les insurgés royalistes de la Vendée, parce qu'affublés de l'immonde effigie du coeur de Jésus, s'appelaient l'Armée Rouge. Dans le domaine pourtant limité de la politique, cette expression a été complètement détournée en un siècle.

Outre le langage, il est possible de détourner par la même méthode le vêtement, avec toute l'importance affective qu'il recèle. Là aussi, nous trouvons la notion de déguisement en liaison étroite avec le jeu. Enfin, quand on en arrive à construire des situations, but final de toute notre activité, il sera loisible à tout un chacun de détourner des situations entières en en changeant délibérément telle ou telle condition déterminante.

Les procédés que nous avons sommairement traités ici ne sont pas présentés comme une intention qui nous serait propre, mais au contraire comme une pratique assez communément répandue que nous nous proposons de systématiser.

La théorie du détournement par elle-même ne nous intéresse guère. Mais nous la trouvons liée à presque tous les aspects constructifs de la période de transition présituationniste. Son enrichissement, par la pratique, apparaît donc comme nécessaire.
Nous remettons à plus tard le développement de ces thèses.
 
GUY-ERNEST DEBORD et GIL J WOLMAN

l'art du détournement: réappropriations, emprunts, citations, parodies...

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

Nombreux sont les exemples de réappropriation, de ré-interprétation ou de relecture d'un même thème, celui-ci pouvant se répercuter sur plusieurs siècles. Le cas de "La Joconde" est à ce titre exemplaire : on ne compte plus les citations diverses de ce chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci : dès le XVIe siècle, Mona Lisa inspira de nombreux peintres, qui en firent des copies et des imitations plus ou moins fidèles.

Marcel Duchamp L.H.O.O.Q / 1919

01/11/2010

scenographies praticables / lieux possibles

ATELIER  DE CONCEPTION DE2  2010-2011
Lieux possibles est une manifestation d'événements éphémères à Bordeaux. Le but est d’utiliser la ville comme un immense terrain de jeu pour créer des choses un peu nouvelles dans les arts et le développement durable.


Bruit du frigo 

Création et médiation sur le cadre de vie / 




Bruit du frigo est un hybride entre bureau d’étude urbain, collectif de création et structure d’éducation populaire, qui se consacre à l’étude et l’action sur la ville et le territoire habité, à travers des démarches participatives, artistiques et culturelles.
http://www.bruitdufrigo.com/

Marseille-Provence, capitale européenne de la culture 2013

ATELIER  DE CONCEPTION DE2  2010-2011



Dans le cadre de l'événement culturel de l'année 2013, les « Ateliers de l’Euroméditerranée » sont une volonté d'affirmer et développer la dimension Nord-Sud des échanges, des rencontres des créateurs, de leurs projets et de leurs œuvres.
À partir du concept des «  Ateliers de l’Euroméditerranée  », le projet est construit selon deux axes :
•    l’axe international intitulé «  Le partage des midis  » qui contribue à enrichir le volet culturel du processus de Barcelone en constituant à Marseille une plateforme pérenne du dialogue interculturel euroméditerranéen   ;
•    l’axe local intitulé «  La cité radieuse  » qui permet de développer l’activité artistique et culturelle comme force de renouveau de la cité en encourageant quatre exigences : qualité de l’espace public, irrigation du territoire, attractivité de la métropole, participation des citoyens .

Sur chacun des deux axes quatre thèmes déclinent la dimension culturelle des enjeux de la coopération euroméditerranéenne pour le premier, des enjeux de la régénération urbaine pour le second.

«  Le partage des midis  » 

•    Migrations et mémoires
•    Valeurs et croyances
•    Des sexes ou des genres
•    Le partage de l’eau

«  La cité radieuse  » 
•    L’art dans l’espace public
•    Promeneurs, nomades, territoires
•    Mille et une nuits
•    Tous acteurs



 

Notre projet pour marseille2013

Marseille, Capitale culturelle européenne en 2013, ça peut en faire sourire plus d’un. Nous, en tant qu’artistes marseillais, on y croit. Nous voyons là une formidable occasion de nous faire connaître et, par conséquent, de contribuer au rayonnement de cette ville.
Ainsi est né cet espace d’expression ouvert et accessible à tous les porteurs de projets (d’ici ou d’ailleurs) que l’avenir culturel de Marseille inspire. Par cette initiative, nous souhaitons stimuler les forces créatives, établir des passerelles entre différentes disciplines (et pas seulement artistiques), refléter la vitalité et la diversité des inspirations quotidiennes de notre ville, favoriser la mise en valeur des qualités humaines qui font sa force, susciter débats et confrontations.
Ce site n’est pas le site officiel de Marseille-Provence 2013, Capitale culturelle européenne en 2013. Bien entendu nous soutenons la ville dans ses efforts, toutefois notre ambition va au-delà : nous inscrire dans le paysage culturel marseillais et lui impulser une énergie nouvelle. Alors rencontrons-nous, échangeons nos idées et faisons la beauté.



Paris plage ou l’invention d’une utopie réalisée

ATELIER  DE CONCEPTION DE2  2010-2011

Paris Plages est une opération qui a été créée en 2002, mais c’est la ville de Saint-Quentin dans le département de l’Aisne (France) qui en a inventé le concept en 1996.

L’objectif principal est de donner l’occasion aux habitants d'une ville qui ne partent pas en vacances de profiter des activités pratiquées sur une plage. Plusieurs capitales européennes, comme Prague ou Bruxelles, ont repris l’idée à leur compte.


L'actuelle "autoroute urbaine" que constituent les voies sur berges va être aménagée pour répondre aux objectifs suivants

- Ouvrir l'accès à la seine et sécuriser les déplacements doux sur les berges ;
- faciliter la traversée entre les deux rives de la Seine ;
- proposer de nouvelles activités sportives, culturelles, économiques destinées au plus grand nombre tout au long de l'année, dans un cadre naturel renouvelé ;
- offrir un nouveau "visage" aux berges, plus en accord avec le fleuve en développant la biodiversité.








scénographie urbaine

ATELIER  DE CONCEPTION DE2  2010-2011

Le terme "scénographies urbaines" (sans le confondre avec la scénographie dans l’urbain) et les outils qui s’y rattachent : axes de composition, articulations, alignements, limites, abstractions,
superpositions, glissements, épannelages, rapports au ciel, ancrages au sol, ainsi que la très vaste iconographie, qui depuis la Renaissance à Urbino et ailleurs, n’a cessé d’enrichir le regard et la pensée des Architectes, nous paraissent toujours appropriés, pour répondre aux défis que pose l’adaptation de la ville historique, aux usages de l’espace public de notre époque. Une belle ville, ou une ville embellie, serait donc : une succession articulée de lieux publics correctement scénographiés, un effort d’agencement des masses bâties capable d’engendrer et recevoir les pratiques sociales.

La Ville idéale Piero della Francesca

31/08/2010

Oulipo/

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

Ouvroir de littérature potentielle

L'OuLiPo est un groupe d'écrivains qui fut fondé en France, en 1960. Son nom est l'acronyme d'Ouvroir de littérature potentielle. Fondé d'abord pour venir en aide à Raymond Queneau dans la rédaction de ses Cent mille milliards de poèmes, l'OuLiPo se mit bientôt à utiliser des contraintes littéraires du passé (comme le lipogramme) et en en inventer de nouvelles. En travaillant sur le matériel du texte, sur des «patrons» d'écriture, il est possible de rendre lisible une infinité de textes, potentiellement inscrits dans les contraintes littéraires utilisées.
http://www.oulipo.net/contraintes


Raymond Queneau
est un des membres fondateurs de l'OuLiPo. Son entreprise d'écrire cent mille milliards de poèmes est en partie à la base de la fondation de l'ouvroir. En résumé, ce travail d'écriture impliquait la composition de 10 sonnets dont tous les vers pouvaient se recombiner entre eux (à l'intérieur du même sonnet ou avec ceux des 9 autres). D'autres oeuvres très connues de cet auteur sont Zazie dans le métro (1959) et Exercices de styles (1947 et 1963).

fluxus

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

happening & performance

Les artistes du mouvement Fluxus s’inspirent entre autres du happening inventé par Allan Kaprow en 1958. Lui-même insufflé par le musicien et compositeur John Cage, il est une manifestation collective sollicitant le public et dans laquelle le processus est roi. Plusieurs événements sans liens apparents se déroulent dans un même espace-temps. Public, musicien, danseur, plasticien, etc. se mêlent dans une joyeuse cacophonie pour une durée indéterminée. Pour Kaprow, le happening (événement en train de se faire) se veut une critique du savoir-faire et de la permanence de l'oeuvre d’art. Il est une forme d’art aléatoire et éphémère, spontané et dépourvu d’intrigue. Il permet de confondre « l’expérience vraie avec l’expérience esthétique » dans le but de rendre cette dernière problématique.

FLUXFILM ANTHOLOGY
Films by Nam June Paik, Dick Higgins, George Maciunas, Chieko Shiomi, John Cavanaugh, James Riddle, Yoko Ono, George Brecht, Robert Watts, Pieter Vanderbiek, Joe Jones, Eric Anderson, Jeff Perkins, Wolf Vostell, Albert Fine, George Landow, Paul Sharits, John Cale, Peter Kennedy, Mike Parr, Ben Vautier. 16mm, b/w & color, 120 minutes, 1962-1970.

art aléatoire

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011
 
Voici quelques exemples d'œuvres d'artistes peintre abstrait, utilisant les notions de hasard, d'aléatoire dans leurs processus de création.



Kurt Schwiters
À partir de 1918, Schwiters compose des toiles abstraites en agençant  des objets de rebut glanés dans la ville: morceaux d’affiches, tickets  de tramways, journaux déchirés, chiffons, couvercles de boîtes de  conserve. Ces collages d’objets hétéroclites ne sont pas une réponse  ironique aux collages cubistes de Braque et de Picasso. Au lieu  d’analyser des contraintes formelles pures, Schwitters veut transformer  la réalité artistique et le statut du créateur, démontrant, par le choix  aléatoire de matériaux non nobles, que «tout ce qu’un artiste crache  c’est de l’art». Cette guerre contre le bon goût traditionnel n’empêche  pas une grande invention formelle et technique dans la composition de  ces tableaux objets. Afin d’échapper aux classifications du monde de  l’art, Schwitters invente le mot «Merz» (découpe arbitraire du mot  Kommerzbank) qui définit, dès lors, tous les chantiers de son activité :  peintures, sculptures, poèmes, affiches, livres. Il y publie des  poèmes, travaillant en novateur la typographie et la mise en pages. Il  compose également des poèmes phonétiques aboutissant à l’Ursonate, une  sonate de sons primitifs fondés sur la répétition incongrue de phonèmes.
Rectangles selon les lois du hasard, 1916
Jean Arp
En 1916 et 1917, Jean Arp, peintre et sculpteur dadaïste a réalisé plusieurs oeuvres basées essentiellement sur le hasard. Il s’agit d’une série de collages où des formes géométriques se retrouvent entassées ou même empilées selon une méthode aléatoire. Dans Rectangles selon les lois du hasard, Arp a tiré au sort plusieurs morceaux de papier et les a disposés au hasard sur sa toile, créant ainsi un effet désordonné.


Jackson Pollock
est la figure majeure de l’action painting (repose sur l’action de peindre, le mouvement et le geste quasi-aléatoire de l’artiste). Il utilise notamment le dripping, technique toute spécifique à l’artiste, consistant à faire couler de la peinture sur la toile, posée à même le sol, de façon aléatoire, avec des bouts de ficelle ou des pots de peinture aux fonds percés.


Vera Molnar
Initiatrice de l’art informatique en France, Véra Molnar va mettre à profit la rapidité et la puissance combinatoire de la machine pour programmer des séries d’images dont seront, sinon évacués, du moins minimalisés et neutralisés les attributs liés à l’aura de l’artiste-démiurge (trace de subjectivité). Le geste artistique est programmé ou s'initie une dose de hasard, introduite dans les structures formelles bien ordonnées de l’abstraction géométrique (1% de désordre, 1976).
François Morellet
Il cherche aussi à évacuer de ses œuvres toute trace de subjectivité. Ses travaux abstraits ne semblent dépendre que de "systèmes" combinatoires. Les lignes et les courbes, pour se multiplier, obéissent à des " décisions" mathématiques. Il s'intéresse aussi au dialogue possible entre l’architecture et l’œuvre d’art. «Ce qui m’intéresse à l’heure actuelle serait plutôt une désintégration architecturale. C'est-à-dire trouver un autre rythme que celui de l’architecture et jouer avec les interférences de ces deux rythmes. Mes interventions ne plaisent pas aux architectes en général parce qu’elles semblent ignorer leurs esthétiques et les structures de leurs constructions. C’est normal puisque l’œuvre même consiste en un combat de deux structures: la leur et la mienne.»

30/08/2010

L'ordinateur et le code comme médium de création

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

Les œuvres d'art générées à partir d'un logiciel sont le produit d'une pratique artistique, dont le médium est le code informatique, qui utilise des algorithmes mathématiques

pour produire quelque-chose (images, vidéos, textes, sons) automatiquement ou semi automatiquement. Ce qui est fondamental pour dire d’un art qu’il est génératif, c’est l’absence d’intervention de l’artiste au moment de la réalisation.
La programmation dynamique est utilisée
pour générer des formes complexes, mêlant l’interactivité à l’aléatoire. Généralement l'objectif d'un programme génératif est de produire des résultats différents à chaque fois qu'il est exécuté. Un tel programme peut être entièrement conçu de manière à fonctionner seul, de manière autonome et prévisible tandis que d'autres sont soumis aux actions d'un utilisateur.

Mondrian code
Mondrian composition , sous-titré « Composition avec jaune, bleu et rouge de Piet Mondrian revisité en JavaScript », est un programme qui génère une version aléatoire de l’œuvre originale de Mondrian datant de 1921, en fonction de quelques règles qui permettent d’assurer un résultat raisonnable de composition. En 2004, C.J. Yeh utilisait le même principe graphique pour visualiser un formulaire de données personnelles : taille, couleur des yeux et des cheveux, âge, revenus annuels, situation familiale… Hébergé par la plate-forme d’art numérique Rhizome, « myData = myMondrian » convertit les données d’un formulaire rempli par l’internaute en une composition unique, composant un Mondrian tout ce qu’il y a de plus personnalisé !

L'aléatoire dans l'art informatique est donc un « aléatoire programmé » qui donne une illusion de hasard. Mais pas une illusion de contrôle, l'artiste exprime ses idées à travers le code informatique mais il écrit également une expression possible de ce code informatique.

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Design By Numbers

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

« Si vous entendez recourir à l’aléatoire, vous devriez au moins en connaître l’origine »

John Maeda écrit dans son livre Design By Numbers. Si on veut travailler avec l’aléatoire, il faut être conscient que l’aléatoire produit par un ordinateur n’est pas de l’aléatoire véritable ! Donc, ces algorithmes dits chaotiques sont totalement prévisibles. 

« J’affirme que les artistes qui utilisent des générateurs de nombres aléatoires se doivent à eux-mêmes d’apprendre à connaître les propriétés des différents algorithmes générateurs aléatoire. »
http://www.maedastudio.com

william burroughs

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011
 
Le Cut Up est une pratique initié par William Burroughs à partir du début des années 60 qui consiste à créer un texte à partir d'autres fragments textuels de toutes origines (littérature, articles de presse, catalogues de vente par correspondance...), découpés de manière régulière et remontés selon une logique prédéfinie, afin de faire émerger l'implicite, l'inavoué des textes de départ.
Le "cut up" inspiré des pratiques dada et surréaliste met en évidence l'aspect chaotique du monde. La dimension aléatoire des informations est une métaphore d'un mécanisme abstrait qui produit des séquences sans "sens" a-priori.


the cut ups william burroughs antony balch 1966

John Cage

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011

Water Walk (1952) explore la dimension musicale des sons avec des opérations de hasard et avec l’indétermination. Les compositions de John Cage sont conçues comme des musiques destinés à accueillir n'importe quel son qui arrive de manière imprévue dans la composition.

Cage prétendait que l'une des composantes les plus intéressantes en art était en fait ce facteur d'imprévisibilité où des éléments extérieurs s'intégraient à l'œuvre de manière accidentelle. À partir de cette époque (1953), il compose des musiques uniquement fondées sur le principe d'indétermination en utilisant la différentes méthodes de tirage aléatoire dont le Yi-king.