31/08/2010

art aléatoire

EXPRESSION PLASTIQUE  DE2 2010-2011
 
Voici quelques exemples d'œuvres d'artistes peintre abstrait, utilisant les notions de hasard, d'aléatoire dans leurs processus de création.



Kurt Schwiters
À partir de 1918, Schwiters compose des toiles abstraites en agençant  des objets de rebut glanés dans la ville: morceaux d’affiches, tickets  de tramways, journaux déchirés, chiffons, couvercles de boîtes de  conserve. Ces collages d’objets hétéroclites ne sont pas une réponse  ironique aux collages cubistes de Braque et de Picasso. Au lieu  d’analyser des contraintes formelles pures, Schwitters veut transformer  la réalité artistique et le statut du créateur, démontrant, par le choix  aléatoire de matériaux non nobles, que «tout ce qu’un artiste crache  c’est de l’art». Cette guerre contre le bon goût traditionnel n’empêche  pas une grande invention formelle et technique dans la composition de  ces tableaux objets. Afin d’échapper aux classifications du monde de  l’art, Schwitters invente le mot «Merz» (découpe arbitraire du mot  Kommerzbank) qui définit, dès lors, tous les chantiers de son activité :  peintures, sculptures, poèmes, affiches, livres. Il y publie des  poèmes, travaillant en novateur la typographie et la mise en pages. Il  compose également des poèmes phonétiques aboutissant à l’Ursonate, une  sonate de sons primitifs fondés sur la répétition incongrue de phonèmes.
Rectangles selon les lois du hasard, 1916
Jean Arp
En 1916 et 1917, Jean Arp, peintre et sculpteur dadaïste a réalisé plusieurs oeuvres basées essentiellement sur le hasard. Il s’agit d’une série de collages où des formes géométriques se retrouvent entassées ou même empilées selon une méthode aléatoire. Dans Rectangles selon les lois du hasard, Arp a tiré au sort plusieurs morceaux de papier et les a disposés au hasard sur sa toile, créant ainsi un effet désordonné.


Jackson Pollock
est la figure majeure de l’action painting (repose sur l’action de peindre, le mouvement et le geste quasi-aléatoire de l’artiste). Il utilise notamment le dripping, technique toute spécifique à l’artiste, consistant à faire couler de la peinture sur la toile, posée à même le sol, de façon aléatoire, avec des bouts de ficelle ou des pots de peinture aux fonds percés.


Vera Molnar
Initiatrice de l’art informatique en France, Véra Molnar va mettre à profit la rapidité et la puissance combinatoire de la machine pour programmer des séries d’images dont seront, sinon évacués, du moins minimalisés et neutralisés les attributs liés à l’aura de l’artiste-démiurge (trace de subjectivité). Le geste artistique est programmé ou s'initie une dose de hasard, introduite dans les structures formelles bien ordonnées de l’abstraction géométrique (1% de désordre, 1976).
François Morellet
Il cherche aussi à évacuer de ses œuvres toute trace de subjectivité. Ses travaux abstraits ne semblent dépendre que de "systèmes" combinatoires. Les lignes et les courbes, pour se multiplier, obéissent à des " décisions" mathématiques. Il s'intéresse aussi au dialogue possible entre l’architecture et l’œuvre d’art. «Ce qui m’intéresse à l’heure actuelle serait plutôt une désintégration architecturale. C'est-à-dire trouver un autre rythme que celui de l’architecture et jouer avec les interférences de ces deux rythmes. Mes interventions ne plaisent pas aux architectes en général parce qu’elles semblent ignorer leurs esthétiques et les structures de leurs constructions. C’est normal puisque l’œuvre même consiste en un combat de deux structures: la leur et la mienne.»